MELON
La région d'origine du melon n'est pas connue, selon certains il est
originaire de l'Inde, selon d'autres, il vient de l'Iran ou encore de
l'Afrique même. Ce qui est certain c'est qu'il était cultivé en Egypte 2000 ans avant notre ère. 5 siècles avant JC, sa production du delta du Nil était renommée. De là, sa production passa en Grèce puis en Italie au Ier siècle
après JC. Les grecs désignaient divers cucurbitacées à chair douce par
le nom "pepon" (sens littéral : cuit par le soleil - le soleil est sous
entendu- , mûr ) , de "peptein" (cuire). Cela a donné en latin "pepo".
De là découle "melopepon" en grec (littéralement pomme-courge cuite au
soleil, de "melo" qui veut dire pomme, et "pepon") et donc "melopepo" en
latin. Le nom français dérive donc plus du mot qui désigne la pomme en
grec, "melon".
Il fait partie des plantes potagères énumérées dans le
capitulaire De Villis par
Charlemagne au début du
IXe siècle. En
1495, le roi
Charles VIII de France,
de retour des guerres d'Italie, le réintroduit en France. Cependant,
les variétés d'alors cultivées étaient peu sucrées et consommées en
salades.
Au siècle suivant, des moines ramenèrent à
Rome depuis l'
Arménie, une variété ronde à chair orangée et savoureuse, qui fut cultivée dans les jardins de la résidence d'été des papes à
Cantalupo, aux environs de Rome. Cette variété pris le nom en France de « Cantaloup » et dès le
XVIe siècle
sa culture se propage en Provence, dans la vallée du Rhône, dans le
Languedoc, puis rejoint le Val de Loire, l'Anjou et la Touraine. De là,
il approvisionne la Cour et les marchés de Paris. Ce n'est que plus tard
qu'il se propage en Charente, où par sélection, les célèbres
« cantaloup charentais », puis le « charentais brodé », seront créés
bien plus tard.
Au
XVIIIe siècle, la
marquise de Sévigné en villégiature à
Grignan en devint friande et
Voltaire, le qualifia de « chef d'œuvre de l'été ».
Alexandre Dumas qui appréciait les melons et en particulier ceux de
Cavaillon demanda, en échange du don de la totalité de son œuvre publiée (près de 400 volumes) qu'il fit en
1864 à la bibliothèque de la ville, une
rente viagère de 12 melons par an. Ce que le conseil municipal accepta et lui servit jusqu'à sa mort en
1870. C'est ainsi que fut créée la confrérie des
Chevaliers du melon de Cavaillon.